L'ambient est un genre qui intégre des soundscapes aux éléments de nombreux autres styles de musique électronique, de jazz, de musique new-age ou encore de musique contemporaine. En terme musical, l'ambient fait appel à des arrangements longs et harmonieux construits autour d'instrumentations géralement peu appuyées. Il s'agit donc d'un contexte atmosphérique marqué par des sonorités synthétiques aériennes qui côtoient des effets sonores puisés dans l'environnement (goutte d'eau, ambiance urbaine, ...), des boucles mélodiques répétitives, de longs instrumentaux, la présence ou l'absence de beat. Avec la vague électro des années 90, l'ambient s'enrichit de multiples sous divisions.
Il n'est jamais facile de retracer l'historique d'un courant musical. Concernant l'ambient music un consensus semble exister autour de différents points majeurs. Parmi les influences les plus lointaines, Erik Satie est généralement présenté comme un précurseur voire comme le premier compositeur de piéces de musique ambient. Avec ses Trois Gymnopédies et ses Gnossiennes, composées à la fin du 19e siècle, Satie propose des morceaux aux structures répétitives et aux mélodies épurées, des éléments que l'on retrouve à la base même de la plupart des musiques électroniques actuelles. D'ailleurs, certains considèrent Satie et Debussy comme étant à l'origine même de ce que l'on a pu appeler la "french touch". On peut également voir dans l'oeuvre de Edgar Varèse, un compositeur français du début du 20e siècle qui utilisa abondament dans sa musique le theremin (un des premiers instruments de musique électronique), un élément important de l'avènement de la musique électronique et de l'ambient. A la même époque, l'italien Luigi Russolo cherchait à imposer le principe selon lequel tous les bruits de notre environnement créent une véritable composition musicale.
La deuxième époque importante dans le développement de l'ambient est celle des années 50, 60 et 70. Dans les 50's et 60's apparaissent les musiques destinées à habiller des lieux publics comme des centres commerciaux ou des ascenseurs. C'est la naissance du glitch, de la musak qui connaîtront un revival dans l'easy listening des 90's. Le milieu des années 60 voit également pointer des groupes de musiques répétitives (Philip Glass, Stockenhausen, ...) et de rock psychédélique (Pink Floyd, Soft Machine ...) qui redessinent les contours de la musique atmosphèrique. Elle devient avec ces derniers plus spatiale, plus mystique, en liaison avec des expériences hallucinogènes, les shows deviennent multicolores et planants. Les Pink Floyd intègrent très tôt des bruits d'ambiances (bruits d'oiseux, industriels) à leurs performances live comme à leurs albums (ummagumma, meddle). Viennent ensuite des groupes, plus expérimentaux, qui cherchent à créer de nouvelles structures sonores. Ainsi, des groupes visionnaires comme Gong, Throbing Gristle explorent les voies du space rock, du rock planant et progressif. Parallèlement des groupes allemands comme Tangerine Dream ajoute une touche répétitive et hypnotique au rock électronique de l'époque. La fin de cette période est également marquée par des musiciens comme Vangelis ou J.M. Jarre qui travaillent avec des nappes synthétiques beaucoup plus apaisées.
C'est véritablement dans les années 80 que la musique ambient acquiert une notoriété à part entiére notamment grace à Brian Eno. C'est en effet lui qui semble donner un nom et une définition à cette vague ambient. Pour lui l'ambient music fait référence à une musique qui se doit d'envelopper celui ou celle qui l'écoute sans pour autant capturer toute son attention. "Music for Airports" (1978) consacre cette vision. Les 80's sont également traversées des valeurs spirituelles des années 70, un courant qui trouve une résonance dans la musique New-Age, une musique beatless exploitant des nappes lentes et profondes. Dans les années 90, les DJs redécouvrent les vieux disques de Kraftwerk ou de Brian Eno et intègrent à leur mix des soundscapes naturels. Dans les clubs et les afters, l'ambient house émerge avec des groupes comme KLF ou The Orb. Entre les mains de musiciens issus des premières heures de la techno, Aphex Twin, Moby, le courant ambient connaît alors une véritable renaissance et se voit édulcoré de diverses influences : techno, dub, tribal, indus, ... Il se divise alors en différents styles : ambient space, dark ambient, ambient world, ambient dub, ambient industriel, ambient électronique ... En plus de ces productions purement ambient, aujourd'hui ce genre musical fait partie intégrante de nombreux autres styles comme la jungle, le hip hop, le trip hop pour donner une musique atmosphérique hybride.
La musique Dark Ambient combine les apports évidents de l'Ambient Music avec ceux de la musique bruitiste (ou noise music) et de la musique industrielle. Issu des expérimentations des années 70, le courant Dark Ambient s'est beaucoup développé dans les années 80 sous l'influence d'artistes comme Coil ou Lustmord.
Avec un important recours à des sons volés au réel, la musique Dark Ambient tire sa spécificité d'ambiances froides, sombres, angoissantes, tristes voires malsaines rappelant les élans obscures de la musique gothique ou les atmosphères noires apparentées au Black Metal (Black Ambient). Ce style musical s'adapate souvent aisément à l'illustration sonore.